Le chef de l'État entend rénover l'action publique tout en poursuivant les actions d'ensemble déjà initiées
<<Excellences, Madame, Messieurs les chefs d'État et de gouvernement ;
Mesdames les Premières dames ;
Mesdames, Messieurs les chefs
de délégation ;
Monsieur le Premier ministre ;
Mesdames, Messieurs les présidents des Institutions de la République ;
Mesdames, Messieurs les ministres ;
Excellences, Mesdames, Messieurs les ambassadeurs ;
Mesdames, Messieurs les représentants des organisations africaines et internationales ;
Honorables invités ;
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi, tout d'abord d'exprimer au nom du peuple malien, notre reconnaissance fraternelle et amicale, aux chefs d'État et de gouvernement, pour leur présence qui rehausse l'éclat de cette cérémonie d'investiture. J'associe à cette profonde gratitude, les Premières dames à qui je renouvelle mes hommages déférents. Nos chaleureux remerciements vont également aux chefs de délégation, chefs d'institution, représentants du corps diplomatique et consulaire, des corps constitués et aux amis au Mali.
Nous saluons aussi l'ensemble des Maliennes et Maliens qui ont porté leur choix sur ma personne ou accordé leurs suffrages aux autres candidats. J'adresse un hommage fraternel à la candidate et aux candidats, pour leur apport au débat démocratique, qui concourt à une meilleure expression du vote des citoyens.
Je tiens à féliciter la Cour constitutionnelle, la CENI, le ministère de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, la Délégation générale aux élections, le Comité national de l'égal accès aux médias d'État pour leurs efforts dans la bonne organisation de l'élection. Je voudrais remercier très sincèrement les observateurs nationaux, internationaux ainsi que tous les partenaires au développement, qui ont apporté leur appui à l'organisation matérielle des opérations électorales.
Nous présentons nos compliments aux partis politiques, aux mouvements et associations, ainsi qu'à la société civile malienne, pour leur participation efficace à la réussite du présent scrutin.
Mes chers compatriotes,
En cet instant mémorable où je prends à nouveau la responsabilité d'assumer la plus haute charge de l'État, je me sens dépositaire d'une grande espérance, celle que les Maliennes, les Maliens de l'intérieur et de l'extérieur nourrissent pour la grandeur et la prospérité de notre pays. Je mesure avec gravité tout le poids de cette difficile et délicate mission que j'accepte avec humilité.
J'ai compris aussi qu'en me renouvelant votre confiance pour un second mandat, vous avez voulu dire que nous serons tous ensemble pour gagner de nouveaux paris et conquérir de nouvelles frontières, pour le bien-être des Maliennes et des Maliens.
Mes chers compatriotes,
Le 22 septembre 2010, nous fêterons le 50è anniversaire de l'indépendance de notre cher Mali. Plus de la moitié des Maliens d'aujourd'hui n'ont pas connu les premières heures de cet événement historique. 50 ans, c'est beaucoup dans la vie des hommes, mais 50 ans, c'est peu dans la vie des nations et peu dans l'édification d'un État moderne, si nous prenons comme repère le parcours des grands pays actuels.
Dans leur histoire, il y a des moments où un déclic s'est produit, où le temps s'est accéléré, leur permettant d'enclencher le cercle vertueux du développement. Ces accélérations de l'histoire des nations se sont souvent produites à des moments précis : celui de leur rencontre avec un ou plusieurs de leurs fils qui leur offraient une vision claire de l'avenir et proposaient des actions à mettre en œuvre pour les objectifs à atteindre.
Plus que jamais, conforté dans ma conviction et ma foi en un avenir meilleur pour notre pays, il est venu le temps pour le Mali de forcer son destin et d'entamer son décollage économique et social. Pour réaliser cette grande ambition et en continuité de "Demain le Mali", je me suis engagé à mettre en œuvre le Projet pour le développement économique et social (PDES), mon projet de société qui reste ouvert à tous les apports féconds. Le PDES vise à produire davantage, à distribuer équitablement les fruits de la croissance, puis à investir dans l'avenir et à moderniser la société.
Ainsi, tout en cherchant à consolider les acquis du premier mandat, il marquera aussi des ruptures et des avancées, car il veut insuffler un nouvel état d'esprit et un élan nouveau, avec des hommes et des femmes entièrement dévoués à la cause nationale. Au cours de ce mandat, les efforts seront concentrés sur six axes prioritaires d'intervention : mieux organiser l'action publique pour soutenir efficacement les autres composantes du programme, améliorer la production primaire et assurer la sécurité alimentaire, mettre en place un environnement propice à l'émergence et au développement du secteur privé, insérer les femmes et les jeunes dans les circuits productifs, développer les secteurs sociaux, procéder aux indispensables réformes de société.
L'ambition du PDES est de faire de l'État malien un modèle de bonne gouvernance : "Un État fort, une administration efficace, une justice assainie et des collectivités locales renforcées". Ce renouveau de l'action publique tout en poursuivant les actions d'ensemble déjà initiées, se matérialisera par l'introduction d'un nouvel état d'esprit, un choix toujours plus rigoureux des hommes et des femmes.
J'attends des cadres appelés aux responsabilités, qu'ils servent le Mali avec compétence, probité morale et un sens élevé de l'État. Chaque Malienne, chaque Malien doit aussi se convaincre que la crédibilité et l'autorité de l'État ne sont autre, que la somme de notre civisme et de notre patriotisme individuel.
Oui, si nous voulons amplifier le processus du développement amorcé depuis 2002, il nous faut accélérer le rythme du changement : changement de mentalité, changement de comportement à tous les niveaux.
Mes chers compatriotes,
Le Mali est une vieille terre de civilisation qui, dans son évolution, a vécu des formes avancées de démocratie. Notre glorieux passé nous enseigne que l'Empire du Mali, à sa naissance au 13ème siècle, avait élaboré une charte dite de "Kouroukan Fouga", du nom de la clairière où ces constituants d'un autre temps s'étaient réunis.
Cette charte codifiait l'organisation du pouvoir (ses limites et ses obligations), la défense des droits humains et des libertés publiques, la protection des activités professionnelles, des personnes et de leurs biens.
L'article 1er de la charte de "Kouroukan Fouga" était ainsi libellé : "la personne humaine est sacrée et inviolable", anticipant avec quelques siècles d'avance ce qui allait devenir un des principes des constitutions des démocraties modernes.
Ce bel héritage nous impose d'approfondir constamment notre processus démocratique. J'engagerai dans ce sens, toutes les réformes indispensables à la modernisation de nos institutions et à la consolidation de notre système politique. A cet effet, renforcer le statut de l'opposition, faire du leader de l'opposition, une personnalité reconnue de l'État, constitueront entre autres, des axes de réflexion.
Mes chers compatriotes ,
Mon ambition hier comme aujourd'hui, est d'écrire avec vous une nouvelle page de l'histoire politique de notre pays, en réalisant l'objectif fondamental de mon engagement constant qui est d'assurer le bien-être de toutes les Maliennes et de tous les Maliens. L'amélioration de la condition de la femme restera toujours un indicateur du Mali nouveau que nous sommes en train de bâtir. Il s'agira au cours des cinq prochaines années de veiller davantage à leur santé, de prendre des mesures vigoureuses pour leur intégration conséquente dans les circuits de production, par la promotion de la micro-finance, en milieu urbain et rural et par un appui plus marqué aux femmes opératrices économiques. Une plus grande place sera faite aux femmes dans l'exercice des responsabilités publiques. Je n'oublie pas non plus la nécessité pour notre société de leur assurer tous leurs droits.
L'emploi des jeunes demeurera aussi un défi important du mandat. Les efforts déjà en cours seront poursuivis pour créer plus d'opportunités en faveur des jeunes. Il s'agira notamment de renforcer les moyens de l'Agence pour l'emploi des jeunes, en vue de former les jeunes à de nouveaux métiers et de soutenir les jeunes promoteurs privés. Un accent particulier sera mis sur la promotion de l'emploi rural.
Comme par le passé, j'accorderai une attention toute particulière à l'éducation, à la formation et à la recherche pour mettre les élèves, les étudiants, les enseignants et les chercheurs dans de meilleures conditions de travail, pour plus d'efficacité et de performance. Dans cette perspective, j'invite les universitaires et les chercheurs, mais aussi tous les autres acteurs, à une réflexion approfondie et sans complaisance, en vue de formuler des propositions fortes pour son évolution satisfaisante.
Le temps est venu de construire l'université de nos besoins et d'en faire un espace d'enseignement et de recherche pour notre développement. Notre choix sera soutenu par un plan volontariste et cohérent de développement des ressources humaines, des infrastructures et des équipements.
Mes chers compatriotes,
La cérémonie d'investiture est une occasion privilégiée pour exprimer notre reconnaissance et rendre un vibrant hommage à nos héros de la résistance pour leur lutte acharnée en vue de la défense de leur liberté et de leur dignité, à tous les Aînés qui, par leur engagement ferme et constant, ont eu la chance et le privilège de conduire notre pays à l'indépendance.
Vous me permettrez dans le même élan de rendre un hommage mérité à mes illustres prédécesseurs. Je veux évoquer ici le président de la Ière République, Son excellence Monsieur Modibo Keïta, le président de la IIème République, Son excellence le général Moussa Traoré, le premier président de la IIIème République, Son excellence Monsieur Alpha Oumar Konaré.
Mes chers compatriotes,
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,
Notre pays est profondément attaché à la paix et à la sécurité, socle sur lequel repose toute volonté de développement. Dans ce sens, le Mali sera encore plus présent dans toutes les initiatives, pour la promotion de la paix et de la stabilité, tant en Afrique de l'ouest que sur le continent. La paix et la prospérité étant intimement liées, je m'attellerai à accroître notre coopération, dans le cadre d'un véritable partenariat.
Notre action diplomatique poursuivra l'émergence d'un monde plus équitable, plus juste et une meilleure gouvernance mondiale. L'Afrique qui a tant d'atouts devra s'affirmer comme un pôle du nouveau millénaire. C'est aujourd'hui tout le sens de notre engagement vigoureux et constant pour l'intégration africaine qu'illustre le serment que je viens de prêter, en adéquation avec notre Constitution qui dispose en son article 117 que : "la République du Mali peut conclure avec tout État africain des accords d'association ou de communauté comprenant abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l'unité africaine".
Des progrès remarquables ont été accomplis pour faire avancer le processus d'intégration africaine, tant au niveau sous-régional que continental. L'Afrique doit continuer à saisir sa chance, toute sa chance, en ouvrant une nouvelle page de l'Union africaine.
Mes chers compatriotes,
Les Maliens de l'extérieur, par leur nombre, leur compétence et leur apport, constituent une grande chance pour le Mali. Je tiens à réitérer ici, notre profond attachement aux droits et à la dignité des migrants. La gestion de nos compatriotes est au centre des priorités de notre politique extérieure.
En effet, mieux assurer leurs droits et préserver leur dignité, mieux mobiliser leurs capacités d'investissements, cerner et féconder leur apport intellectuel, mieux les promouvoir dans les organisations internationales et mieux valoriser l'image des Maliens et du Mali, constitueront les axes majeurs de l'action de protection et de promotion des Maliens de l'extérieur.
Mes chers compatriotes,
En vous réaffirmant ma détermination totale et mon enthousiasme à conduire les destinées de notre pays, je voudrais partager avec vous cette réflexion d'un célèbre écrivain : "La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent".
Nous avons le devoir de tout donner au présent pour mieux préparer l'avenir de "mes très chers amis, les enfants du Mali, qui resteront toujours, au cœur de mon engagement. Je renouvelle nos plus fraternelles et amicales salutations aux chefs d'État, de gouvernement, aux chefs de délégations, à tous les amis du Mali qui nous ont honoré de leur présence.
Vive la République !
Vive le Mali dans une Afrique unie et en paix !>>