Nucléaire: les grandes puissances à Vienne vont tenter de convaincre l'Iran:

 Par Jean-Michel STOULLIG

 

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VIENNE (AFP) - Américains, Européens, Russes et Chinois menaient jeudi d'ultimes préparatifs pour s'entendre dans la soirée à Vienne sur un marché censé convaincre l'Iran de suspendre son programme nucléaire, mais Téhéran a de nouveau refusé dans la journée.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, arrivée dans la matinée à Vienne, avait créé la sensation mercredi en annonçant que les Etats-Unis - contrairement à leurs positions antérieures - participeraient directement aux négociations des trois Européens, à condition que Téhéran suspende d'abord son enrichissement.

 

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Les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine) plus l'Allemagne, se rencontrent vers 16H00 GMT à la résidence de l'ambassadeur britannique, après des consultations entre seuls Occidentaux, pour finaliser leur offre de coopération assortie de sanctions.

Margaret Beckett, nouvelle secrétaire au Foreign Office fera une première déclaration à 11H30 GMT.

 

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Un point de presse était prévu dans un grand hôtel de la capitale autrichienne vers 20H00 GMT, avec au moins la présence d'Européens, selon des sources occidentales.

Cependant les Six ne devraient pas communiquer immédiatement le détail de leur offre, a-t-on appris de source diplomatiques.

 

Les grandes puissances veulent en effet d'abord en informer les Iraniens d'ici quelques jours. "On ne dira pas grand chose sur le paquet de mesures ce soir", a indiqué une source.

 

On sait déjà que la "troïka" européenne - Allemagne, France, Grande-Bretagne (UE-3) - a préparé un ensemble de mesures, maniant la carotte et le bâton.

 

D'une part une offre de coopération commerciale, technologique et sécuritaire - dont l'aide à l'acquisition d'une réacteur à eau légère. D'autre part des sanctions, si l'Iran persiste à enrichir l'uranium, ce que refusaient jusqu'ici Moscou et Pékin.

 

La Russie et la Chine sont prêtes à retourner devant le Conseil de sécurité de l'Onu et à envisager ces sanctions ciblées, a affirmé mercredi un haut responsable américain. Elles iraient d'un embargo sur les armes à un gel des avoirs de personnalités et d'organisations liées au régime islamique

 

Or si l'Iran est prêt au dialogue avec les Etats-Unis, il refuse de suspendre son enrichissement d'uranium, a souligné jeudi son ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki: "Nous soutenons un dialogue juste et impartial, mais nous ne discuterons pas de nos droits inaliénables et légitimes".

 

Le Premier ministre français Dominique de Villepin a qualifié jeudi la proposition américaine d'un dialogue conditionnel avec l'Iran d'"étape importante, pour ne pas dire décisive".

 

Moscou l'a saluée comme une "chance réelle" de règlement, selon un communiqué des Affaires étrangères.

 

La Chine s'est déclarée jeudi contre "l'utilisation arbitraire des sanctions" mais s'est félicitée de l'offre de dialogue de Washington à Téhéran.

 

Après l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Conseil de sécurité a vainement demandé fin mars à l'Iran de suspendre tout enrichissement d'uranium, car ce combustible peut ensuite servir à l'arme nucléaire.

 

"Dès que l'Iran suspend complètement et de façon vérifiable ses activités d'enrichissement et de retraitement, les Etats-Unis rejoindront leurs collègues de l'UE-3 à la table des négociations et rencontreront des représentants iraniens", a promis à Washington Condoleezza Rice.

 

Washington a cherché plus à s'allier la Russie et la Chine dans sa menace de sanctions qu'à faire preuve d'une ouverture historique en proposant le dialogue sous condition, estiment des experts à Washington.

 

Mais, des diplomates à Vienne imaginent un compromis, qui permettrait aux Iraniens de faire tourner à vide des centrifugeuses à des fins de recherche.