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Les satellites CloudSat et Calipso en route vers un train spatial inédit
Par Christophe Olry, Futura-Sciences, le 28/04/2006 à 13h57

Après 7 reports successifs, la fusée Boeing Delta 2 a finalement bien décollé depuis la base de Vandenberg en Californie, aujourd'hui à 12h02 heure de Paris, avec sous sa coiffe, Calipso et Cloudsat. A 13h40 les deux satellites s'étaient correctement séparés.
 Décollage réussi pour la fusée Boeing Delta 2 depuis la base de Vandenberg en Californie, le 28/04/06 à 12h02 heure de Paris, avec sous sa coiffe, Calipso et CloudsatLes satellites CloudSat et Calipso ( Cloud Aerosol Lidar and Infrared Pathfinder Satellite Observations) vont flotter à 750 kilomètres au-dessus de nos têtes et vont offrir aux météorologues une vue unique de l’ atmosphère terrestre. Leurs instruments révolutionnaires permettront d’obtenir des perspectives à trois dimensions des nuages et des aérosols, et de mieux comprendre la dynamique de leur formation et de leur évolution. CloudSat et Calipso apporteront également un nouvel éclairage sur le phénomène du réchauffement climatique.  Calipso (ci-dessus) et CloudSat gonflent les rangs de l'A-Train (Crédits : NASA)Calipso et CloudSatLe laser Lidar de Calipso enverra des impulsions lumineuses de couleur verte, et le radar de CloudSat des impulsions micro-ondes, en direction de la Terre. Les satellites mesureront la quantité de rayons réfléchis sur les couches de l’atmosphère, et en déduiront le profil des nuages et des aérosols. La précision de ces instruments est sans commune mesure avec celle des satellites météorologiques déjà en orbite : ainsi, le radar de CloudSat sera 1.000 fois plus sensible ! Le Lidar de Calipso (un laser fonctionnant comme un radar) sera capable de différencier les particules des aérosols de celles des nuages. Il apportera une meilleure compréhension du déplacement des aérosols et de notre système climatique. « Ces nouvelles données nous permettront de répondre à des questions basiques : Comment la pluie et la neige se forment dans les nuages ? Comment ces précipitations sont-elles distribuées dans le monde ? Comment les nuages affectent-ils le climat de la Terre ? » explique Graeme Stephens, qui participe au programme CloudSat.
Voir l'animation de CloudSat en orbite (Credit: NASA)
Voir comment CloudSat opère pour analyser l'atmosphère (Crédit : NASA)
Voir l'animation de Calipso en orbite (Crédit : NASA)
Voir comment Calipso opère pour analyser l'atmosphère (Crédit : NASA)
Le A-Train, un laboratoire météorologique spatial
Calipso et Cloudsat prendront place dans le train de satellites - le A-Train - en place autour de la Terre, et qui compte déjà trois wagons : les satellites de la NASA Aqua et Aura, ainsi que le satellite du CNES Parasol. Le premier étudie le cycle de l’eau, le second la chimie de l’atmosphère, et le dernier les nuages et aérosols.
Une fois que Calipso et Cloudsat auront rejoint le A-Train, il ne manquera plus qu’un wagon, le satellite Oco de la NASA, conçu pour mesurer la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère, qui s’attellera en 2008. Les six satellites se suivront en file indienne sur une distance de 3.000 kilomètres, et adopteront une vitesse de croisière d’environ sept kilomètres par seconde. Avec leurs quinze instruments, ils fourniront des données synchronisées et des images à trois dimensions de notre atmosphère.
Une fois totalement opérationnel, le A-Train constituera le laboratoire météorologique le plus performant au monde, qui nous permettra de connaître mieux que jamais la dynamique de notre atmosphère, d’affiner nos modèles météorologiques, et de prévoir avec précision l’impact du réchauffement sur notre climat.
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 Le A-Train, un laboratoire météorologique spatial (Crédits : CNES)
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